Peut pas peindre tanquille !! [Plumot/Opaline]

Plumot était en train -comme d'habitude- de peindre.
Mais que peignait-il ?
L'Arbre avec des bras. La douce brume de soirée commençait à l'enveloppait.
C'était si beau à peindre. Mais... il manquait quelque chose.
Quelque chose de... mouvementé, de coloré.
Soudain, il s'énerva, attrapa sa toile avec mauvaise humeur et... la reposa lentement. Ouf ! Il avait faillit écraser sa toile par terre, le bougre.
Alors, il réfléchit. Si si. Il réfléchissait à ce qu'il pourrait peindre. Pour une fois, il aurait pu réussir à peindre, puisque l'Arbre ne bougeait pas, comparé au Lièvre Fou et au Chapelier qu'il peignait la plupart du temps.
Il réessaya alors de peindre l'arbre, mais finalement c'était facile. Trop facile pour lui. Il allait faire demi-tour et s'envoler quand un bruit l'arrêta. Du mouvement ! Il prit vite son pinceau -qu'il n'avait pas perdu pour une fois- et une palette pleine de peinture qu'on lui avait offerte pour son dernier non-anniversaire, et il s'affaira. Il ne faisait pas attention à ce qu'il peignait. C'était très mouvementé, en tout cas. C'était gris et rouge, ça bougeait, ça grognait, ça griffait, ça aboyait, ça reniflait, ça guettait. Opaline ! -se dit-il alors.

Opaline avait cherché quelque chose de coloré et son flair ne l'avait pas trompée : elle était tombée sur un gros oiseau peinturluré de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et taché de peinture. Elle s'en approcha donc et tenta de discerner son visage qui était à peine visible tant l'animal s'agitait. Opaline, dans sa petite tête inoccupée par toute forme de vie, tenta de l'imiter, et réussit assez bien, pour tout dire. Le molosse remuait autant que le volatile. Celui-ci s'immobilisa, l'air assez mécontent, un pinceau dans le bec, et l'autre fit de même quasi-simultanément. Elle se mit à marcher l'air de rien, pensant que l'oiseau n'avait rien remarqué. La boule de plume colorée se remit à peindre, l'air satisfait. Opaline, intriguée, s'assit lourdement sur son arrière-train, et pencha la tête sur le côté comme un chiot l'aurait fait. Lorsque le volatile tourna le bec pour l'observer afin de la reproduire plus fidèlement, il s'aperçut que l'animal était immobile et l'expression de son visage changea immédiatement en une moue furieuse.
- Mais c'est pas possible, tu veux pas BOUGER, pour une fois dans ta vie ?!?

C'était parfait.
Le molosse gris et noir qu'était Opaline n'arrêtait pas de bouger, son pinceau s'agitait dans tous les sens en suivant la diagonale d'or de sa peinture, et bien qu'on aurait dit qu'il faisait n'importe quoi, le chef d'œuvre était aussi réel voir plus que le modèle. Il ne faisait même pas attention à la chienne en vérité, il la peignait et ne s'apercevait pas qu'elle imitait le moindre de ses gestes. Soudain, il s'immobilisa, recula la tête d'un air satisfait pour regarder sa toile en détail et, avant de redonner un ultime coup de pinceau, il jeta à nouveau un coup d'œil à Opaline qui n'était pour lui plus qu'un modèle ambulant, et changea soudainement de visage. Les deux mandibules de son bec puissant se serrèrent, se serrèrent jusqu'à ce qu'on entendit un "CRAC !". Plumot ouvrit alors son bec et observa deux bouts de bois dont l'un était poilu tomber par terre dans un bruit sourd.

De colère, il avait cassé son pinceau. Tant pis. Il s'arracha une plume et la plongea dans l'eau, puis dans sa palette de peinture pour en extraire les plus belles couleurs. Il regarda alors à nouveau la chienne grise et rouge qui ne bougeait toujours pas, et cette fois, hurla, bouillant de colère:

-Mais c'est pas possible, tu veux pas BOUGER, pour une fois dans ta vie ?!?

Il se calma soudain, se souvenant que son modèle était aussi stupide que susceptible, et se posa sur sa toile, se préparant à s'envoler avec.

Lorsque le volatile lui cria dessus, Opaline sursauta et se releva d'un bond, surprise. Elle se mit à aboyer et grogner du mieux qu'elle put sans but précis, puis voyant que l'emplumé se remettait à peindre, elle commença à tourner su elle-même pour ... tenter d'attraper sa queue. Le toucan avait l'air assez content donc elle continua, tournant de plus en plus vite sur elle-même.
- STOOOOOOP !!" fit la boule de plumes colorée. Opaline sursauta et s'assit.

[RP le plus court que j'ai jamais fait Oo Navrée, pas d'inspiration u.u"]

Plumot continuait de peindre avidement tandis qu'Opaline tournait sur elle-même.
C'était parfait. Trop parfait. Elle se mettait à tourner de plus en plus vite et Plumot s'inquiéta, et puis en même temps ça l'agaçait car elle bougeait trop vite pour que même sa plume magique suive. Au bout d'un moment, quand les feuilles commençaient à tournoyer autour de la chienne, Plumot se dressa et hurla, bégayant quelque peu:

-Ca va pas de tour-tour-tournoyer comme un noyer ambulant ?! Je commence à comprendre pourquoi un corbeau ressemble à un bureau, moi !

Mais comme Opaline avait l'air de bien s'amuser à tourner sur elle-même, elle ne ralentit pas d'un iota. Le toucan décida alors d'agir. Il marcha habilement vers elle, le croupion se balançant de gauche à droite puis de droite à gauche et ouvrit grand son bec, il le claqua alors d'un grand bruit sec qui fit sursauter Opaline, mais elle continua de courir en décrivant un cercle. Il hurla alors:

-STOOOP ! - ce qui fit sursauter Opaline une nouvelle fois, et la fit s'asseoir sagement. Satisfait, Plumot se remit à peindre et donna un ultime coup de plume. L'Opaline peinte dansait désormais sur la toile, soulevant les petites feuilles émeraude autour d'elle. Il fixa ensuite la vraie chienne grise et rouge, lui demandant de la suivre. Mais allait-elle comprendre ?

[J'la prends un peu pour une nou-nouille ta chienne xD]

[Tu peux répondre stp ?]

[Navrée ! :X J'ai un poil zappé]

Opaline avait tellement couru qu'elle avait obéi à l'oiseau, essoufflée. Elle s'assit et planta ses griffes dans la terre meuble afin de s'ancrer dans le sol. Le toucan, en face, la fixait en faisant de petits signes de tête. Opaline éternua, peu enthousiaste à l'idée de venir jouer avec lui. La peinture était un peu tournée vers elle et elle l'aperçut. *Est-ce moi, l'animal qui court sur le tableau ?* se demanda-t-elle, peu curieuse de connaître la réponse. Elle tenta de reprendre son souffle et quand elle y fut enfin parvenue, fatiguée, elle s'allongea de tout son long sur le sol et entreprit de s'endormir pour très longtemps, mais l'autre ne semblait pas d'accord avec elle et trépignait d'impatience devant elle.

Plumot détestait quand on ne reconnaissait pas son talent, et, comme sa folie est d'une nature furieuse, il fut tellement en colère que s'il avait été humain il aurait été rouge comme la choucroute d'Iracebeth qu'elle porte au sommet de sa grosse tête bombée.

-C'est tout c'que ça t'inspire ? Dormir ? Expire un peu ! Reconnais la beauté du monde et de la peinture ! Et de ma peinture, qui plus est. HEIN ?? TU M'ECOUTE QUAND JE TE PARLES ?!

Mais Opaline dormait. Et d'ailleurs, elle s'était endormie si vite qu'on aurait dit qu'une enclume lui était tombée dessus. Plumot reporta son regard à son chef d'œuvre, et dessus, Opaline avait cessé de tourner. Il se gratta la tête de sa patte griffue en se demandant comment c'était possible. Mais il était vrai que tout était possible, du moment que l'on y croyait. Mais Plumot ne voulait et n'arrivait pas à y croire. D'habitude, lorsqu'il peignait une toile, elle était immortalisée pour toujours avec le mouvement que son sujet avait effectué lorsqu'il le peignait. Or, Opaline ne tournoyait plus comme une toupie mais dormait... Dormait ?? Plumot prit du recul, pencha la tête sur le côté et s'aperçut qu'il ne s'agissait de son tableau, mais d'un... miroir à main ! Qui lui était drôlement familier et le mettait mal à l'aise. Mais quelle chose pouvait donc le rendre aussi mal à l'aise dans ce Merveilleux Pays ?

-La Reine Rouge... -se dit-il. Par ma plus belle plume... elle est de retour !

Plumot fut soudain pris de panique en s'apercevant qu'elle n'avait sûrement pas été mise là par hasard, comment l'aurait-elle fait tombé ? C'était un piège, c'est sûr. Et s'il était encerclé ?? Les craintes de Plumot ne faisaient que grandir, et la présence endormie d'Opaline ne lui était d'aucune utilité pour le rassurer. Il allait s'envoler quand un sentiment de culpabilité le retint: il n'allait pas laisser ce stupide sac-à-puce tout seul, à la merci de la Reine Rouge ou de son Valet, si celui-ci lui était toujours fidèle... Et sûrement qu'il l'était encore, sinon comment la Reine Rouge aurait-elle pu s'échapper des Terres du Néant ? Toute seule, elle n'est rien.

-Opaline... REVEILLE-TOI ! ON EST EN DANGER !

Il lui arrivait souvent de commencer une phrase, même courte, calmement et de la finir en hurlant brusquement.

[Hem.]